France - Angleterre - Écosse - Canada
Le 22 mars 1919, ils quittent la France à Boulogne-sur-Mer pour Folkestone au Royaume-Uni avec Denise âgée de 1½ ans. Ils sont à la recherche d’un endroit pour vivre en attendant le retour de Zotique avec l’armée.
Toutes les démarches sont complétées et l’enfant est vacciné le 29 août 1919. Le 5 septembre 1919, Jeanne et l’enfant Denise partent de Glasgow (Écosse) sur le bateau Saturnia pour le Canada. La guerre est terminée à leur arrivée à Montréal le 14 septembre 1919. Zotique est revenu au Canada avec les militaires canadiens.
3 documents que l'on peut cliquer et zoomer dont :
Zotique, Jeanne et Denise (enfant) ont probablement vécu quelque temps à Montréal avant de s’établir à Chambly. Zotique est devenu éclusier pour le canal de Chambly jusqu’à sa retraite. La famille Potvin a habité la maison face au canal (où je suis née !) jusqu’à la pension de Zotique. Une maison familiale réservée à l’éclusier par les autorités fédérales.
Le 1er octobre 1920, ma mère Denise a eu une petite sœur nommée Madeleine, ensuite un frère Jean (1922), une sœur Claire (1923), ensuite Rosario (1926), Édouard (1928), Claude (1930) et Thérèse (1932).
Ce que ma mère m’a dit :
Elle a vécu jeune avec sa grand-mère Denise Côté (1863-1949) et son grand-père Joseph Potvin (1856-1945) jusqu’à l’âge de 15 ans.
Je pense que les parents de Louis-Victor et de Jean Potvin décédés respectivement en 1914 et 1918 recevaient une pension militaire pour leurs 2 fils. De plus, Denise était la fille de Jean, pas de Zotique ! Elle fut pensionnaire chez les sœurs Grises et n’aimait pas la nourriture. Elle voyait sa mère Jeanne, ses sœurs et frères.
Elle a rejoint sa famille à 15 ans environ. Elle a trouvé du travail à l’usine Bennett et payé sa pension qu’elle a négociée avec Zotique afin de ne pas avoir l’obligation de remettre son salaire. J’ai remarqué qu’elle le nommait soit Zotique ou « le père » ! En réalité, c’était son beau-père et son oncle !
En 1939, après son mariage avec mon père, ils ont habité dans la même maison au canal chez Zotique et Jeanne, là où je suis née. Après ma naissance, nous étions 12 personnes dans la maison. Incluant les 7 enfants de Zotique et Jeanne, ma mère, mon père et moi. Beaucoup de monde !
La petite maison avait 4 chambres au 2e étage et une chambre que j’ai occupée avec mes parents au 1er étage. C’était une petite pièce côté gauche avant de la maison avec une fenêtre face au canal qui permettait de voir les barges dans l’écluse no. 6. Après notre départ en 1941, les grands-parents (Denise Côté et Joseph Potvin) ont occupé cette chambre jusqu’à leur décès en 1945 et 1949 respectivement.
Cette maison de Zotique était sur terrain fédéral et appartenait au gouvernement canadien. Elle était réservée à un éclusier tel que Zotique. La maison voisine était habitée par la famille Stoddart aussi éclusier au canal.
La maison de Zotique était de 1½ étage mansardé (comme celle de Stoddart ci-dessous) et fut rénové et agrandi pour une bâtisse de 2 étages avec garage donnant adresse commerciale sur le boulevard Périgny. La compagnie Eskaspe, une entreprise de motocyclettes sportives.
À l’époque, la maison Stoddart qui a peu changé depuis et que l’on voit dans les images était identique à la maison voisine de Zotique.
PÉRIODE 2e GUERRE MONDIALE 1939 à 1945
Le Canada déclare la guerre en septembre 1939. Le gouvernement de William Mackenzie King, après le référendum du 27 avril 1942, adopte le projet de loi 80 qui autorise la conscription pour le service outre-mer, si jugé nécessaire.
Un jour ma mère a dit à mon père « tu m’as marié pour ne pas aller à la guerre ». Vrai ou faux ? De plus, il avait un handicap, car durant son adolescence, il a utilisé un canif pour ouvrir un bâton de dynamite qui explosa et causa la perte d’une partie de son pouce droit. La dynamite était utilisée pour l’exploitation de la carrière sur la terre de la famille Simard.
1939 – L’année où mes parents se sont rencontrés et mariés. Ils vivaient tous les deux sur la rue Migneault, ce chemin de terre longeant au sud le canal. Ma mère à Chambly-Canton chez Zotique Potvin et mon père à Chambly-Bassin chez Joseph Simard.
Ce que ma mère m’a dit : Nous nous sommes fréquentés 6 mois avant le mariage. François travaillait à la Cooper Clothing (là où est présentement UNIBROUE) et Denise à l’usine Bennett (détruite par un incendie criminel en 2023).
L'usine BENNETT, un manufacturier important qui fabriquait des semelles pour chaussures et autres choses. On y utilisait du cuir et de la colle (et l’odeur qui va avec …), mais elle gagnait un bon salaire, plus que François !
François et Denise se sont mariés le 28 octobre 1939
Acte de mariage de mariage de François-Xavier Jauvin et de Denise Potvin au registre de la paroisse Très-Saint-Cœur de Marie de Chambly Canton en 1939. Signé par Xavier Jauvin et son témoin Joseph Simard.
Après le mariage, ils demeurent avec la famille de Zotique Potvin et de Jeanne Lebas. Les logements sont rares et la guerre n’aide pas.
Pour ma mère : la planification des naissances était nécessaire. La méthode OGINO est utilisée. L’ovulation se produit une seule fois au cours du cycle mensuel et l’abstinence consiste à éviter les rapports sexuels à ce moment du cycle.
Ma mère m’a dit : « Ta naissance, une erreur sur les dates »
Ce fut probablement un problème en période de guerre, mais ce ne fut pas le cas pour les 3 autres enfants qui ont suivi en 1943, 1947 et 1952.
Ma naissance en 1940 et le déménagement en 1941
Ce que ma mère m’a dit :
C’est l’heure du dîner et l’accouchement s’avérait compliqué. Avec sa bicyclette, mon père est parti de la maison chercher le Dr Trudeau. Ce médecin demeurait à Chambly-Bassin sur la rue Martel, à côté de l’église Saint-Joseph, face au Bassin.
À cette époque, pas de téléphone, pas d’auto pour la famille Potvin où nous demeurions. Heureusement, mon père était à la maison. J’avais le cordon ombilical autour du cou et le Dr Trudeau m’a fait respirer.
Après l’accouchement, ma mère me trouvait belle.
Nous avons passé l’hiver 1941 avec la famille de Zotique Potvin.
Au printemps, nous avons déménagé au nord du canal sur la rue de l’Église, au coin de la rue Bennett. C’était au 2e étage près du canal. Il y avait un pont routier tournant pour traverser le canal pour se rendre chez Zotique Potvin ou Joseph Simard.
Monsieur Désormeaux, responsable du pont habitait la maison côté sud du canal près du pont. Zotique Potvin aussi côté sud du canal sur Migneault vis-à-vis l’écluse 6 et Monsieur Stoddart côté sud sur Migneault vis-à-vis l’écluse 5. C’était 3 vétérans de la guerre 1914-1918. Près de chaque pont ou écluse, il y avait une petite logette pour l’opérateur ou éclusier au travail.
Aujourd’hui il n’y a plus de pont fonctionnel pour traverser. La maison Desormeaux a été démolie. La maison où je suis née n’existe plus et à été transformée en un logement sur Migneault intégrée à un commerce EsKape de motocyclettes sportives avec adresse sur Boulevard Périgny tel que décrit dans la photo ci-dessus. De plus il y a une piste cyclable le long du côté nord du canal.
La maison sur de l’Église appartenait à M. Gagné. Je sais de ma mère que la première nuit à cet endroit fut celle où j’ai dormi toute la nuit sans réveiller mes parents. J’avais environ 7 mois.
Je n’ai pas beaucoup de souvenirs de cette maison, mais seulement un incident et j’ignore le moment vers mes 3 ans. Probablement entre l’hiver 1943 jusqu’à printemps 1944. Un jour, mon père rinçait une bouteille de lait (pour le nouveau bébé) avec de l’eau chaude. J’ai reçu sur le haut de l’épaule de l’eau bouillante qui provoqua une brûlure. Lors de la guérison, j’avais une gale épaisse et brune. Cela me dérangeait et j’avais hâte de sa disparition.
Ce que m’a mère m’a dit : que j’aimais beaucoup me bercer sur la galerie avant au 2e dans ma chaise d’osier.
1944 Un déménagement sur la rue Bourgogne
Au printemps 1944, la famille de François déménage sur la rue (devenue Avenue) Bourgogne. Cette maison était située près de la rue Saint-Jacques qui menait vers le grand barrage de la rivière Richelieu. Sur le coin Bourgogne/Saint-Jacques, c’était le dépanneur de Mme Leroux où l’on trouvait les journaux, bonbons à 1 cenne, crème glacée, etc. Ensuite c’était notre maison jumelée de 2 étages et notre logement était celui le plus à l’est. Nos voisins dans le jumelé étaient Alice et Armand Bilodeau, un couple sans enfants. L’autre maison de 2 étages est devenue un restaurant plus tard et revenu actuellement une résidence.
De l’autre côté de la rue, il y avait la pharmacie de M. Lavoie et la cordonnerie de M. St-Pierre et sa maison, une jumelée semblable à la nôtre. Ensuite, c’était le dentiste Royer et sa maison. Enfin, la famille Langlois (deux filles : Monique et Mireille. Monsieur Langlois était propriétaire d’une boucherie/épicerie sur Bourgogne face à l’Hôtel de ville de Chambly-Canton.
À l’automne, la photo de mon petit frère d’un an qui est debout avec cette petite fille, les bras croisés qui semble contrariée. Pourquoi ? 😉
De plus, notre voisin dans le jumelé a reçu à l’automne son bois de chauffage tandis que de notre côté nous avions du mazout pour le chauffage.
1945 Une année éprouvante dans ma vie d’enfant !
Mon père travaillait à la centrale électrique près de l’usine Bennett. Je me souviens de cet endroit parce que ma mère est allée le voir avec moi. C’était son travail à la centrale jusqu’à l’arrivée du camion en 1945 dans notre cour. Je me souviens de la visite à la centrale, mais je ne me souviens pas de l’acquisition du camion en 1945.
Voici ce que ma mère m’a dit :
Le camion était stationné vis-à-vis la cuisine. C’était le soir et j’avais laissé mon carrosse dehors. Il servait à promener mon chat, pas une poupée. Il commence à pleuvoir et ma mère pousse le carrosse sous le camion pour le protéger. Le matin mon père recula son camion et écrasa mon carrosse. Un jour, ma mère me parla de ce fait. J’ai dû avoir de la peine et j’avais moins de 5 ans ! Je ne me souviens pas, mais j’ai dû faire une grosse crise à cette époque!
En décembre 1945, pourquoi j’ai eu la coqueluche ? Je ne fréquente pas l’école et les garderies n’existent pas en 1945. Aujourd’hui, j’ai une réponse !
La sœur de ma mère, Madeleine Potvin, était mariée à Paul (Léopold) Soucy qui avait de la famille à Frampton en Beauce. Ils m’ont amené avec eux à cet endroit suite à un décès. Ce que je me souviens : d’avoir vu à la sortie d’une bâtisse une autoneige Bombardier (gros véhicule) stationnée près d’un gros tas de neige. C’était impressionnant pour une petite fille de 5 ans.
Photo d’une autoneige Bombardier B7 en 1937 pour 7 personnes. Il y a eu 4 modèles B12 pour les forces armées de 1942 à 1946. Aussi un modèle un modèle C18 pour le ramassage scolaire en 1947 et le fameux Ski-Doo en 1959.
Ce voyage dans la Beauce a eu des conséquences pour moi. J’ai attrapé la coqueluche suite aux nombreux contacts.
Je me souviens très bien de ce mois de décembre 1945.
C’est la période de Noël et le sapin est installé. Je suis assise dans ma chaise berceuse devant l’arbre. Je retiens ma respiration pour ne pas tousser et ne pas avoir des nausées. Il n’existait pas de vaccins ni de médicaments en 1945. Les enfants pouvaient décéder de la coqueluche. J’en ai arraché !
C’est une maladie longue (quatre à huit semaines, après une période d'incubation d'une semaine) et éprouvante caractérisée par de violentes quintes de toux dont le paroxysme évoque le chant du coq). Dans certains pays, la maladie est nommée la « toux des cent jours ». https://fr.wikipedia.org/wiki/Coqueluche
Cette maladie dangereuse pour les enfants entre 1920 et 1960 fut éliminée par un programme de vaccins généralisés vers 1966. Les vaccins contre la coqueluche, la diphtérie et le tétanos sont donnés d'une manière combinée. Cependant, trois doses consécutives sont requises pour une immunisation adéquate. Cette immunisation contribue à réduire grandement la mortalité infantile.
À mon arrivée à Saint-Bruno-de-Montarville en 1980, notre voisine Mme Gamache me parla de son fils décédé de cette maladie épidémique.
1946
Je vais commencer l’école et ma mère souhaitait que mes cheveux frisent plus facilement. Elle prit un rendez-vous chez une coiffeuse pour une permanente. Je ne me souviens pas de son nom, mais c’était à l’époque des permanentes chimiques. Pendant son absence de la pièce, je sentis une brûlure dans le cou. J’ai trop attendu pour l’appeler, car je ne voulais pas me plaindre. Trop tard, j’ai encore cette marque rouge 80 ans plus tard !
1946 – 1947 – 1948 L’ÉCOLE
Le mois de septembre 1946 arrive et je commence l’école. Je n’avais pas 6 ans, mais je suis inscrite au pensionnat des Sacré-Cœurs. Une école privée (garçons et filles) dirigée par des religieuses françaises.
Je marchais quelques pas de chez moi sur Bourgogne jusqu’au coin de la rue Saint-Jacques (menant au barrage de la rivière Richelieu) et descendais jusqu’à la rue David. Au fond de cette rue, c’était l’entrée de la cour d’école (rue Willett).
J’ai fréquenté cette école 3 années. J’ai appris à bien lire, écrire et compter par les religieuses ! Un jour, je vois un camion avec le lettrage E A TON. J’étais fière de le montrer à ma mère. Ma mère répéta EATON le magasin. C’est à ce moment que je découvrais l’anglais. J’avais même un accent français selon « grand-père » Zotique.
La religion était très présente à l’école. Il y avait une chapelle et nous y allions tous les jours de classe. Je me souviens de ce petit voile blanc, dans un petit sac de tissus, que je portais.
Un mois de décembre où il fait noir après l’école, je me suis amusée à glisser sur le gros tas de brans de scie de l’entrepôt de glace sur la rue David près de l’école. Je suis arrivée à la maison et ma mère était inquiète. J’ai été punie (pas de souper), mais mon père m’apporta à manger. Je n’ai pas recommencé mon aventure. Aujourd’hui cette bâtisse en métal existe encore.
J’aimais beaucoup skier et glisser avant ou après l’école.
J’avais 7 ou 8 ans, un jour je descendis la rue Saint-Jacques avec mon petit frère et mon traîneau. Il y avait un endroit près du barrage pour descendre. La descente avec le traîneau s’arrêta sur un arbre ! C’était dangereux et je suis revenue à la maison. Le traîneau était endommagé, mais nous n’étions pas blessés. Heureusement, je pense que mes parents n’ont pas réalisé ce geste de ma part.
En 1947 ou 1948, 2 incidents se sont produits à la maison. Je jouais avec une balle dans la cour et mon père était dans le garage. Ma balle traversa la clôture du voisin (maison devenue plus tard un restaurant et actuellement une résidence). Je courus chercher la balle, mais le berger allemand du voisin n’était pas attaché. Il me saisit le poignet dans sa gueule et mon père accouru à la suite de mes cris ! Aujourd’hui je contrôle ma phobie des chiens, mais je n’ai pas oublié.
Un midi, au retour de l’école, un incendie avait consumé le garage au fond de notre terrain. Mon petit frère (4 ou 5 ans) avait joué avec des allumettes et causé ce feu et l’explosion à cause des produits pour le camion. Le garage était assez loin de la maison qui n’a pas été endommagée. Nous avions un petit chien qui a péri parce qu’il était attaché au garage.
1947 Séjour à la ferme Simard
À la fin des classes au mois de juin 1947, j’ai 6½ ans. Ma mère prépare mes vêtements pour mon séjour avec tante Philomène et oncle Jos. Ma mère attendait un bébé mas je ne suis pas vraiment consciente de cet évènement.
Tante Philomène m’avait acheté un grand chapeau de paille pour me protéger du soleil. Je passais beaucoup de temps à l’extérieur avec elle. Son jardin était aussi grand que la cour arrière de notre maison. Il y avait aussi des arbres fruitiers (pommes, cerises), des framboises et des fraises. Elle s’occupait beaucoup de moi et je ne m’ennuyais pas de mes parents.
Claudette et Céline, ses nièces, prenaient la relève. J’avais 5½ ans de différence d’âge avec Claudette (avril 1935) et plus avec Céline. Je me souviens que Claudette chassait les papillons et les collectionnait sur un tableau. Souvent j’étais dans leur maison avec leur mère Marie-Anna (Mme Eutrope comme je l’appelais). Je la regardais faire la cuisine et elle m’a fait manger avec ses filles le midi. Un jour, elles ont décidé d’aller cueillir des mûres dans le boisé dans le haut de la terre. Nous avions un lunch et nous avons mangé sous un gros arbre. C’était près de la carrière. Je portais une blouse à manches longues pour me protéger des moustiques et des épines sur les branches comme les framboises.
Un jour, mes amies (Claudette et Céline Simard) m’ont expliqué que tante Philomène était leur tante, mais pas moi. Je ne comprenais pas et j’étais contrariée. Tante Philomène était Ma Tante dans ma tête. Ce petit différent a été réglé en 2014 lors d’un dîner au restaurant. Je leur ai donné l’explication suivante : tante Philomène était la sœur, de la mère de mon père, Marie Robitaille (ma grand-mère décédée en 1920) donc ma grande Tante !
Je suis revenue à la maison après ce séjour l’été 1947 à la ferme. J’avais une petite sœur à la maison et je suis retournée à l’école en septembre.
1948 – 1949
J’avais probablement 8 ans, mais je devais subir une amygdalectomie. À cette époque, les antibiotiques n’existaient pas et l’extraction était la solution. Mon père n’avait pas d’auto pour se rendre à l’hôpital de Saint-Jean et emprunta celle de M. Lavoie, pharmacien. Une belle auto pour se rendre à Saint-Jean. Rendue dans la salle pour l’anesthésie, j’ai arraché le masque. C’était désagréable et je ne voulais pas ! Je n’ai pas parlé de cet incident à mes parents.
1949 Nouvelle école et décès de mon arrière-grand-mère
Le jour des funérailles de Denise Côté était le jour de la rentrée scolaire au pensionnat des Sœurs de la Congrégation Notre-Dame à Chambly-Bassin. J’avais presque 9 ans. Un souvenir d’elle ! Elle aimait me donner un quartier de pomme qu’elle coupait avec un petit couteau. Elle demeurait avec son fils Zotique et ma grand-mère Jeanne.
Je ne connaissais personne à mon arrivée à l’école. Je voyageais en taxi avec 6 ou 7 filles, le matin, le midi et le soir. Une école plus abordable avec des filles pensionnaires ou externes sur la rue Martel à Chambly-Bassin. Cette journée a été mémorable. Je ne savais pas où me rendre dans ma classe de 4e année.
Pourquoi je changeais d’école en 1949 ? Le pensionnat des Sacré-Cœurs était une école pour les gens aisés de la bourgeoisie. J’ignore qui voulait que je fréquente cette école avec des religieuses de France ? Ma mère (Française de France), ma grand-mère Jeanne (Française de France) ou Denise Côté (institutrice) qui a élevé ma mère ? Est-ce que mes parents ont été aidés parce que je n’avais pas 6 ans en septembre 1946 ? Beaucoup de questions ? Après un incendie, l’école a été reconstruite à Saint-Bruno sur le rang des Vingt. Ce n’est plus un pensionnat et se nomme l’Académie des Sacré-Cœurs.
Mon père avait un camion usagé depuis 1945. L’incendie de notre garage causa sûrement des problèmes financiers et autres. Je ne me souviens pas de la reconstruction du garage par le propriétaire. C’était nécessaire pour entreposer ses outils.
Quel genre de contrat avec ce camion ? Son camion transportait de gros blocs de glace pour l’entrepôt de la rue David probablement. À cette époque, c’était la glacière dans les maisons ! Un 2e problème avec ce camion. Ce que je sais : il traversa le pont du canal près de la Bennett. Le camion trop lourd s’enfonça à la sortie. Je ne connais pas les conséquences de cet accident. À Chambly-Canton, il existait déjà 2 entreprises de camionnage (Martel et Manny). Ils avaient de grands terrains à l’arrière de leurs maisons. C’était des concurrents pour mon père ?
Ce que j’ai entendu : mon père n’avait plus de camion et blâmait le garagiste (M. Edmond). C’est probablement en 1950 ou 1951. J’étais trop jeune pour comprendre la situation.
1950
Au cours de l’été, j’ai été invité quelquefois chez la famille Langlois : le père (propriétaire de la boucherie-épicerie sur la même rue), la mère, la grand-mère et 2 fillettes. C’était la 5e maison de l’autre côté de la rue, à côté du dentiste. J’ai découvert l’intérieur cossu à cette occasion. Je me souviens de la chambre qui avait une mini maison en métal d’environ 30 pouces de haut sur une table. J’avais déjà vu une photo de ce jouet. La maison était ouverte à l’arrière pour y déposer des meubles. Monique, l’ainée qui avait mon âge, était pensionnaire à Marieville. On n’allait pas à la même école et j’étais externe à Chambly-Bassin. Par contre, je connaissais le pensionnat de Marieville. En 1949, j’ai fait une visite avec ma jeune tante Thérèse qui était pensionnaire à cette école. Nous avions fait le voyage en autobus. Elle avait 17 ans et moi sa nièce avait 9 ans.
1951 Les manteaux recyclés
Ma mère avait une amie couturière qui se nommait Rachel Jutras Demers (Roger Demers). La famille Jutras habitait sur la rue de l’Église, 2e maison avant de traverser le pont du canal.
En 1951, la vie était difficile. Marie-Anna, mère de Céline (ainée) et de Claudette Simard lors d’une visite à la ferme a remis à ma mère 2 manteaux de ses filles : rouge vin et rose foncé.
À ce moment, Mme Demers enleva les manches et retourna les manteaux qui sont devenus magnifiques. J’avais le rouge vin et ma sœur le rose foncé. Les collets étaient garnis de mouton gris (fourrure synthétique) et ma sœur avait un bonnet pour compléter l’ensemble.
Mme Demers est devenue ma couturière plus tard. Elle a fait beaucoup de vêtements pour moi : ma robe de 1re communion, mes costumes d’école et plus tard en 1969 ma robe de mariée. Elle avait beaucoup de talent.
Elle demeurait à Richelieu dans une nouvelle maison en 1953. Je ne me souviens pas à quel endroit avant. Je marchais pour me rendre au vieux pont Yule et traverser à Richelieu. Je n’aimais pas ressentir les vibrations sur ce pont pas très bien entretenu. Elle avait un bel atelier dans sa maison. Lorsque j’attendais qu’elle termine avec une cliente, je voyais la salle de son mari qui s’entraînait avec des poids. Ce n’était pas courant à cette époque.
1952 Une année pleine d’interrogation
Est-ce l’année où mon père paralysa des mains et fut hospitalisé à l’Hôtel-Dieu de Montréal ? Quel travail avait-il après le camion ?
Je sais qu’il a fait du taxi les fins de semaine et travaillé pour Sicotte Transport sur la rue Ottawa à Montréal. Au début, il voyageait avec un collègue qui demeurait à Marieville. Sa première auto : une « Hillman », petite auto anglaise.
En janvier 1952, j’avais 11 ans et je me souviens que ma mère accoucha d’un garçon à l’hôpital de Saint-Jean. Ce que je me souviens de la suite ? …
Le 6 septembre 1952 : l’année de l’ouverture de CBFT (télévision) à Montréal. Nous n’avons pas d’appareil à la maison. Je suis devenue très imaginative pour voir des émissions. Ma grand-mère Jeanne avait une TV et j’allais voir la lutte le mercredi soir.
Tante Claire, qui demeurait à l’intérieur du fort de Chambly, avait une TV. Son mari, Armand Mainguy était le responsable des lieux. J’allais voir le Ed Sullivan Show le dimanche soir (qui introduisit à la télé Elvis Presley). J’avais 12 ans et je marchais à ces 2 endroits en soirée.
Ce que je me souviens : c’est la guignolée et nous avons reçu à Noël un panier de nourriture. Grand-maman Jeanne et tante Philomène étaient venues à la maison avec leur contribution.
1953
Ma mère travaillait le midi comme serveuse au restaurant à côté de chez nous. Combien de temps, je ne sais pas et avant l’été 1954.
Juin 1954
Ce que je me souviens par la suite : ma mère a un emploi chez un manufacturier de vêtements pour femmes. Sa sœur Claire était contremaîtresse à la « Judy Lynn ». Le plus jeune, âgé de 2½, était toute la semaine à la garderie de Mme Racine rue Sainte-Marie de Chambly-Bassin. Pour moi, l’école étant terminée, à 13½ je devenais la gardienne de mon petit frère tout l’été. Je me souviens d’un petit fait précis : ma mère voulait que j’amène mon petit frère à la manufacture pour le présenter à ses collègues et SURTOUT de nettoyer les bottines blanches… et je m’exécutai !
1954 Ma 1re bicyclette
C’est l’été et mon père arriva avec une bicyclette CCM ! Elle appartenait avant aux sœurs Harnois devenues trop grandes. J’avais appris à utiliser une bicyclette avec Claudette Simard lors de nos visites dominicales chez tante Philomène. Je n’étais pas assez grande et je pédalais sans m’assoir sur le siège sur un chemin non asphalté.
Au mois de juin 1957, ma dernière année d’école à Chambly-Bassin, j’ai fait le trajet matin, midi et après-midi en bicyclette. Cela permettait d’économiser les frais de transport.
En 1958, je travaillais à Montréal et ma jeune sœur l’utilisait. Un jour, elle était à la boucherie-épicerie Langlois et un camion écrasa la bicyclette. Elle fut remplacée par une belle bicyclette neuve avec des vitesses !
1955 Thérèse Potvin
Au mois de mai, tante Thérèse est devenue une novice à Beauport chez les Sœurs Servantes du Saint-Cœur de Marie. J’étais présente à cette cérémonie avec grand-maman Jeanne, ma mère et mon père.
En 1956, elle n’est plus novice et revenue à Chambly. Elle s’est mariée le 21 juillet 1956 avec Albert Bessette et des enfants sont nés. Elle est décédée à 36 ans le 14 mars 1969 juste avant mon mariage du 3 mai 1969.
Photo à Beauport : sa mère Jeanne, Thérèse, ma mère et moi en 1re rangée et mon père à l’arrière
1955 Gardienne d’enfants
Suite à cette expérience avec mon petit frère à l’été 1954, j’ai gardé d’autres enfants. Oncle Claude et tante Madeleine ont requis mes services.
Le maître de poste, M. Filion demeurait sur la rue des Carrières près de mon oncle Claude. Son épouse travaillait avec lui et ils ont demandé mes services pour la période du souper des enfants après le retour de mon école.
Avec cet argent, je pouvais aller au cinéma. J’aimais les films musicaux avec des chanteurs populaires. Dont un film avec Luis Mariano qui chantait « La belle de Cadix ». C’était un cinéma moderne sur la rue Bourgogne près de l’église Saint-Cœur-de-Marie.
1956 Emploi d’été
En juin, je commence à travailler au magasin de chaussures de Léon Viens. Ce magasin était situé après l’église sur la rue Bourgogne. Après ma formation, il pouvait prendre son après-midi de congé. Il m’a fait confiance. Il demeurait sur la rue Richelieu, face à la rivière près du pont. Une belle maison en coin de rue.
1956
C’est l’été et nous sommes chez tante Philomène. (Mary) Marie-Lumina Simard est présente à la ferme. Ma mère parla du dentiste Royer qui voulait enlever mes dents à 15 ans. Mes 2 canines supérieures avaient poussé plus haut. Mary Simard connaissait le dentiste Lussier de Verdun qui pouvait corriger ce problème par l’orthodontie.
Comment la décision a été prise, je l’ignore ? Au retour en septembre à l’école, j’ai quitté la classe avant l’heure pour prendre l’autobus. Grand-maman Jeanne était à bord pour m’accompagner chez le dentiste à Verdun. À la sortie du pont Jacques-Cartier, on se rendait sur la rue Papineau pour prendre le tramway jusqu’à la Place D’Armes. Ensuite un tramway pour la rue Wellington et de l’Église.
Elle m’a accompagné les premières visites, ensuite je me rendais seule. J’ai fait ce trajet de Chambly à Verdun jusqu’en septembre 1957 ! Pour revenir à la maison, je pouvais rejoindre mon père à l’occasion chez Sicotte Transport, sur la rue Ottawa. Lorsque j’ai commencé à travailler à Montréal en 1958, j’utilisais l’autobus Atwater qui se rendait jusqu’à la rue de l’Église, jusqu’à la fin du traitement. Depuis ce temps, je prends soin de mes dents et je n’ai pas oublié Mary Simard.
1957
En juin 1957, je termine ma 11e année au pensionnat de Chambly-Bassin. Nous sommes 7 finissantes en 1957. C’est la période où j’ai utilisé ma bicyclette pour me rendre à l’école. Au mois de juillet, j’ai repris mon travail au magasin de chaussures.
En septembre, à la fête du Travail, mon père décida d’aller voir son père malade à Rouyn. J’ai accompagné mes parents. Je ne le connaissais pas et j’ai pu le rencontrer pour la 1re fois. Il est décédé le 24 décembre 1957 à l’âge de 78 ans.
1957 Hôpital Ste-Justine
En ce même septembre 1957, je quitte la maison pour étudier et travailler à l’hôpital Ste-Justine sur la rue Saint-Denis. Je voulais devenir infirmière. J’étais logée et nourrie à l’hôpital. De plus, comme je n’avais pas 18 ans, je pouvais faire une 12e année en cours du soir.
En octobre 1957, l’hôpital déménage sur le Chemin de la Côte-Ste-Catherine. J’ai participé à ce grand évènement. Un hôpital neuf et j’avais une belle chambre.
En décembre 1957, la grippe asiatique (H2N2) fait des ravages chez les jeunes enfants. À cette époque, pas de vaccins et j’ai attrapé ce virus. Mon père est venu me chercher à l’hôpital. J’ai été très malade et le Dr Grenier de Richelieu est venu à la maison.
J’ai dû changer ma décision de devenir infirmière. Je ne travaille plus à l’hôpital, mais j’ai terminé ma 12e année à l’Institut Archambault, car c’était indépendant de l’hôpital.
1958
En janvier 1958, j’ai un nouvel emploi (comptabilité) au garage Ford de Gilles Robert situé à côté de l’église St. Stephen’s Anglican Church. À cette époque, l’informatique n’existait pas. Je me souviens : je préparais la paye des employés avec de l’argent comptant dans des enveloppes. Après le travail, je prenais l’autobus pour me rendre à l’hôpital (Institut Archambault) et j'ai terminé ma 12e année en juin.
À la fin de juin 1958, je savais que le garage avait des difficultés financières. Je devais me trouver un autre emploi et j’en ai parlé avec mon père. Il connaissait Basile Enright de la famille de Paul Soucy (Tante Madeleine). Basile Enright connaissait Pauline Parker, directrice des ressources humaines à Radio-Canada.
J’avais appris le dactylo, mais pas assez pour passer un test. Tante Thérèse n’est plus novice depuis 1956 et de retour à Chambly. Elle avait un dactylo portatif et m’aida à pratiquer chez grand-maman Jeanne pour l’entrevue en juillet. J’ai finalement obtenu un emploi à la bibliothèque de Radio-Canada le 15 juillet 1958.
Une grève des réalisateurs de Radio-Canada est déclenchée le 29 décembre 1958. Une période difficile où je devais franchir les piquets de grève. Durant cette période, nous avions un service de traiteur pour ne pas aller à l’extérieur le midi. Je me souviens de René Lévesque, journaliste à « Point de mire » qui fréquentait souvent la bibliothèque. Le 7 mars 1959 s’est terminée la grève.
La bibliothèque était au 10e étage de l’ancien hôtel Ford sur le boulevard Dorchester (Boulevard René-Lévesque) entre Stanley et Bishop. Nous avons déménagé au 2e étage de l’édifice moderne Northern au coin sud-ouest de la rue Guy et Dorchester, car c'était trop lourd pour la structure de l’édifice de l’ancien hôtel Ford. En 1964, je suis de retour à l’édifice Ford au service de la magnétoscopie où j’avais obtenu une promotion (commis 4). Les techniciens enregistraient ou diffusaient les émissions selon la programmation. J’avais la responsabilité de leur fournir les bobines nécessaires pour diffusion. De plus, je m’occupais des publicités à insérer ou à diffuser. Un peu plus tard, j’ai obtenu une 2e promotion comme commis 5. J’ai vécu, en octobre 1970, la période du FLQ avec les soldats à l’entrée de l’édifice. Cet évènement perturbait la programmation et rendait le travail plus compliqué. J’ai conservé cet emploi jusqu’en avril 1973, peu de temps après la naissance de mon premier fils François.
Toujours en 1958 à Chambly, l’incident du rat ! C’est probablement au mois d’octobre, car la température est belle. J’arrive du travail à Radio-Canada et j’entre dans la cuisine de notre maison sur Bourgogne. Soudain, un rat me passa sur le dessus du pied parce que je portais des souliers à talon haut. La sensation de ses pattes m’a vraiment dérangé. La maison devenait délabrée et peu entretenue par le propriétaire. La situation financière familiale s’était améliorée. Je travaille et je donne mon salaire et mon père a un emploi à Montréal. Un déménagement devient une priorité.
1959 Déménagement au 811 rue Sainte-Marie
Au printemps 1959, nous déménageons de la ville de Fort Chambly (créée en 1952 de l’ex Chambly-Canton) à la ville de Chambly (créée en 1952 de l’ex Chambly-Bassin).
C’était une maison sur la rue Sainte-Marie au 2e étage (construite en 1946) et le propriétaire M. Marcil demeurait à côté sur le coin de rue dans un bungalow (construit en 1956) de briques.
C’était un changement important : des planchers de bois verni, un réservoir d’eau chaude pour la 1re fois, 3 chambres fermées, une cuisinière et un poêle au gaz propane qui permettait du chauffage.
Je me suis entendue avec les parents pour une pension qui représentait le loyer.
Une coïncidence de la vie, la garderie de Mme Racine était la maison suivante de notre nouveau logement.
1960 Suite au décès de Joseph Simard du 16 juin 1960
La partie cultivée de la terre, de l’autre côté au sud du chemin de fer a été vendue. Une transaction importante et aujourd’hui c’est le grand parc industriel de Chambly qui est notamment traversé par l’Avenue Simard.
Au décès de Joseph, sa veuve est devenue usufruitière : droit de jouir d’une chose, dont entre autres à la nue-propriété, comme le ferait le propriétaire lui-même, mais à charge d’en conserver la substance pour la rendre en fin d’usufruit.
Testament de Joseph
Selon le testament olographe du 1er janvier 1958 et vérifié le 29 juillet 1960 par la Cour Supérieure. La maison du 1836 rue Migneault a été vendue le 6 juin 1974 après le décès en janvier 1973 de Philomène Robitaille, son épouse.
Mon père a dû régler beaucoup de choses pour que tante Philomène reçoive l’usufruit des biens de Joseph Simard avec les héritiers de la famille Simard.
1961
En avril 1961, nous demeurons sur la rue Sainte-Marie et mon père me demanda, un dimanche midi de l’accompagner pour la visite d’une maison tout près sur la rue Talon.
Cette maison était à vendre et des locataires l’occupaient. Je me souviens de l’odeur de la sauce à spaghetti que la dame cuisinait.
J’ai visité la maison : grand terrain, garage séparé de la maison, au 2e étage deux chambres pour 4 enfants et une grande chambre en façade avec 2 grandes fenêtres et une salle de bain. Au 1er étage, il y avait une chambre pour mes parents, une cuisine, un salon et une salle à manger.
Est-ce que ma mère l’avait vu avant moi, je ne sais pas ? Est-ce que tante Philomène connaissait le projet de mon père d’acheter une maison ? Pour moi, c’était très bien pour toute la famille.
Le 10 avril 1961, mon père est chez le notaire Lareau pour acheter la maison de M. Nelson Auclair. Il avait remis un dépôt au propriétaire et la transaction s’est terminée avec un prêt hypothécaire le 24 mai 1961.
Comme les locataires avaient un bail jusqu’au 1er mai, nous avons emménagé au 1155 Talon et mon père devenu propriétaire pour une nouvelle vie.
Après notre installation, Tante Philomène nous a rejoints et nous avons passé le 1er Noël à cet endroit avec elle. Au printemps 1962, mon père lui avait préparé un jardin pour remplacer celui qu’elle avait avant sur la rue Migneault.
Elle demeura avec mes parents jusqu’en 1970 ou 1971. Par la suite, pour raison de santé, elle demeurait à St-Hubert. Elle est décédée à cet endroit le 19 janvier 73.
1965 – 1966
Cette période a été difficile pour ma mère. À l’automne, mon père avait eu un accident avec son camion de la compagnie Maislin aux États-Unis. Mon frère s’est cassé une jambe en ski en hiver (1966).
En juin 1966, j’ai subi une chirurgie au pied gauche pour enlever un grain de beauté et à cause de verrues plantaires qui ne guérissaient pas. Ma mère s’occupa de moi. J’étais en béquilles et je n’avais pas de plâtre pour me protéger.
J’avais 3 semaines de vacances à Radio-Canada et j’ai pensé faire notre premier voyage en avion à Nassau avec ma mère. Mon père trouvait l’idée excellente.
Pour se rendre aux Bahamas (Nassau), il fallait transiter par New York aux États-Unis. Nous avions besoin d’un passeport pour voyager. Nous avons fait la demande. J’ai reçu mon passeport, mais il fut refusé à ma mère !
Ma mère, une Française née dans le Pas-de-Calais, est arrivée à l’âge de 2 ans au Canada à Montréal le 14 septembre 1919 sur le bateau Saturnia de Glasgow, Écosse.
Elle avait donc passé 47 ans de sa vie (école, mariage, travail, etc.) au Canada sans être canadienne !
Elle a fait les démarches nécessaires pour obtenir sa citoyenneté et elle a reçu son passeport à temps pour notre départ.
Mes parents vécurent jusqu’en juillet 1979 dans cette maison de la rue Talon, qu’ils ont vendue. Après mon départ de la maison en 1965, je suis retournée souvent dans cette maison. Je me suis mariée en 1969 et mes 2 fils ont visité les grands-parents sur la rue Talon. Aujourd’hui, cette maison est négligée.
Suite à ce récit, je peux dire que j’ai été choyée durant mon enfance et mon adolescence par les 3 sœurs de ma mère : Madeleine, Claire et Thérèse Potvin, ma grand-mère Jeanne Lebas, tante Philomène Robitaille et ses nièces Claudette et Céline Simard (été 1947).
Que de beaux souvenirs !